
Ca y’est nous arrivons dans la dernière ligne droite de ce 75ème congrès du Parti Socialiste. Nous connaissons maintenant le nom des trois candidats déclarés à la succession de François Hollande au poste de Premier secrétaire du plus grand parti de la gauche française. Les trois prétendants sont donc sans surprise Ségolène Royal, Martine Aubry, et Benoît Hamon, Bertrand Delanoë a donc finalement choisi de ne pas se présenter et de ne pas donner de consigne de vote. Les militants les départageront donc le 20 novembre au suffrage universel.
Qui sont donc ces 3 candidats ?
_ Benoît Hamon candidat de l’aile gauche du parti, il est député européen ou eurodéputé. Encore inconnu médiatiquement parlant il y a 2 mois, sa motion est arrivée 4ème avec 19% du vote du 6 novembre, ce qui signifie qu’il aura donc 19% des sièges au bureau national du PS (l’assemblé nationale du PS). Sa motion qui était notamment soutenue par Jean-Luc Mélenchon (qui a depuis le 6/11 quitter le ps pour fonder « Le parti de Gauche »), réfute toute alliance avec le modem. En effet M. Hamon estime qu’il n’est pas possible de faire un contrat de gouvernement avec le Modem, car cela n’est pas compatible avec les projets socialistes du congrès. Il argumente en disant par exemple que lors de l’élection présidentielle, il était inscrit dans le projet de François Bayrou : l’interdiction pour un gouvernement de proposer un budget en déficit, et que cela soit même inscrit dans la constitution. Pour Benoît Hamon cela signifie l’impossibilité de faire des plans de relance de l’économie, des plans de relance qui sont limité par l’Europe qui interdit au pays d’être en déficit de plus de 3% de leur PIB, a part en période de crise (l’actualité nous le montre bien). Il reproche également à certains dirigeant socialiste d’avoir affaibli le PS en changeant de camps et en allant bosser pour Nicolas Sarkozy. Il ironise en disant que chaque fois que Sarkozy veut faire passer une idée ou veut critiquer le PS, il trouve toujours un socialiste pour être d’accord avec lui.
_ Martine Aubry est quand à elle arrivée en 3ème position juste derrière Bertrand Delanoë avec environ 25% des voix. Martine Aubry est l’actuelle maire de Lille, elle a été brillamment réélue en Mars 2008 au moment des élections municipales. Martine Aubry a été ministre du travail sous le gouvernement de la gauche plurielle dirigé par Lionel Jospin entre 1997 et 2002. On lui doit notamment les deux lois sur les 35h, la création des emplois jeunes, la réforme des RTT, et la CMU (couverture maladie universelle) pour les plus démunis. Fort de son succès au municipales qui l’a remise sur le devant de la scène, Martine Aubry a donc décider de présenter une motion et être candidate à la tête du PS. Elle est notamment soutenue par Laurent Fabius ancien 1er Ministre sous Mitterrand. Martine Aubry s’est exprimer à la Tribune du congrès, et a également revendiquer les alliance à gauche du Parti socialiste en rejetant toute alliance avec le Modem, ce à quoi Manuel Valls député-Maire soutient de Royal lui a répondu qu’elle-même avait fait alliance avec le centre entre le 1er et le second tour des municipales alors qu’elle n’en avait pas besoin. Martine Aubry a donc réaffirmer le fait que le Parti Socialiste devait être un parti de lutte sociale et qu’il devait être au coté des travailleurs dans les entreprises, et dans les manifestations, car en effet le PS a passé plus de temps ces dernières années à se regarder le nombril plutôt que de regarder les français. Elle a également enseigné au lycée Paul Valérie à Paris.
_ Ségolène Royal ex-candidate à la présidentielle qui fut ministre de l’environnement et de la famille sous Mitterrand puis ministre déléguée à l’enseignement scolaire sous Jospin, elle fit notamment interdire le Bizutage et les mangas trop violents (hou !!!!). Elle mit également en place le programme Handiscole pour faciliter l’intégration des enfants handicapés dans les écoles. On lui doit également la loi de 1992 sur le recyclage et le traitement des déchets, la relance des zones d’éducations prioritaire (ZEP), et la distribution gratuite de la Pilule du lendemain dans les écoles lorsqu’elle était ministre sous Jospin. Ségolène Royal étant arrivée en tête du vote des militants fin 2006 elle est donc désigner candidate à la présidentielle. Elle est au jour d’aujourd’hui la présidente de la région Poitou Charente qu’elle a récupéré à Jean Pierre Raffarin en 2004. Sa motion qui est arrivée en tête du vote des militants le 06/11/08 est soutenue notamment par Manuel Valls, Vincent Peillon et Julien Dray. Elle proposera notamment le nouveau poste qui sera crée de secrétaire adjoint à Vincent Peillon, cela dans le cadre de la nouvelle gouvernance du parti voulu par sa motion. Ségolène Royal s’est exprimée ce matin et hier à la tribune du congrès, elle a notamment fait une annonce importante. Ses opposants lui reprochant la volonté de s’ouvrir vers le centre après avoir rassembler la gauche, Mme Royal a donc décider de remettre la question des alliances dans les mains des militants lorsque le moment sera venu. Elle également critiqué la politique de la droite, puis elle s’est ensuite adressée aux jeunes de toutes les origines et de toutes les couleurs selon ses mots. Elle leur a demandé de rejoindre le parti Socialiste car le PS a besoin d’eux.
Si les convictions et l’idéal socialiste défendu par les trois candidats est quasiment le même dans le fond, la façon d’y arriver semble un peut différente. L’enjeu pour le PS est de ce doter d’un leader fort et reconnu qui réussira à réunir tous les talents et par la même réussira a faire que les divergence des courants socialistes ne divise plus le parti. Nicolas Sarkozy avait réussi à rassembler toutes les droites en tant que président de l’UMP, le PS doit faire la même chose, il doit rassembler toutes les sensibilités de la gauche. D’ailleurs il le fait déjà puisque ses militants vont du centre gauche à l’extrême gauche, le problème c’est qu’ils ne travaillent pas ensemble et que les questions de personne prennent trop de place. En ayant un leader incontestable ainsi qu’un projet fort et cohérent en opposition avec la politique de la droite, et en ouvrant le parti aux français des tous les milieux, le PS peut se relever et créer l’alternative. En diversifier et en élargissant sa base, en faisant des débats interne des vrai lieux d’échanges entres tous les types de français, le PS peut trouver l’originalité qui lui manque pour que les français lui fasse à nouveau confiance.
La question du Modem, vrai ou faux problème ??
Suite au vote des militants du 6 novembre qui a donc placé la motion E en tête, nous avons pu voir que le « TSS » (Tout sauf Ségolène) était présent. La principale raison évoquée est la question des alliances avec le Modem. Il est en effet très dur pour bon nombre de socialiste de tendre la main à François Bayrou notamment parce que celui-ci a été ministre dans divers gouvernement de Droite et parfois même aux cotés de Nicolas Sarkozy. François Bayrou est-il un homme du centre ??? Ce qui est sur c’est Nicolas Sarkozy est à sa Droite et le parti Socialiste à sa gauche, donc oui il est au centre des deux. Maintenant l’idéologie du centre me semble assez floue tout comme la stratégie du Modem. Ce que nous pouvons constaté c’est que le Modem se situe quand même dans l’opposition et qu’il est arrivé plusieurs fois à François Bayrou de prendre des positions que défendait également le parti Socialiste. La défense de la laïcité, l’indépendance et le pluralisme de médias, la dose de proportionnelle à l’assemblée nationale, l’Etat impartial. C’est ces prises de postions qui ont encourager Ségolène Royal à garder ouverte la porte vers le centre et à envisager si besoin ai un contrat de gouvernement avec le Modem sur la base du projet socialiste. Les opposants à cette idée répondent en disant que les seul alliés du PS sont ceux situés à gauche, et que le PS perdrait son identité et sa crédibilité en s’alliant avec le Modem. Je voudrais juste rappeler à ces socialistes qui se cachent derrière des dogmes que en 2007 à la suite du premier tour de l’élection présidentielle, toute la gauche réunie ne totalisait que 40% des voix. Donc je veux bien que les alliers du parti socialiste soit les parti de gauche, mais lorsque cela ne rapporte qu’une dizaine de pourcent, il faut bien allez chercher ailleurs là où sont les électeurs potentiels, donc vers le centre, parce qu’on ne gagne pas avec 40%. La question du Modem ne devait normalement plus faire débattre puisque Ségolène Royal avait proposer de remettre la question du Modem dans les mains des militants qui voteraient au suffrage universel le moment venu. Mais les opposants à Ségolène Royal ne sont pas près de laisser place si facilement à l’ex-candidate à la présidentielle, et ils se serviront de la question du Modem aussi longtemps qui le faudra pour s’opposer à Royal. C’est tout à fait légitime de leurs part la gauche avait fait pareil entre les deux tours des législative de l’année dernière en agitant le spectre de la TVA social, et cela avait marché. En tout les cas y’en a un qui doit être content c’est Bayrou avec toute cette pub gratuite.
En tout les cas les prochains jours vont être déterminant pour le PS. Alors implosion ou réunification ? Le 20 novembre sera une date clef pour répondre à cette question, mais comment le premier secrétaire élu pourra gouverner sans posséder de majorité absolue au bureau national ? Peut-être qu’une fois le vote passé les perdants pourront pour une fois respecter le vote des militants et ravaler leurs egos pour que tout le monde puisse travailler ensemble.
1 commentaire:
Plus que jamais montrons nous determines derriere Segolene Roayal. Malgre les peaux de bananes Segolene continue en mettant en oeuvre des decisions efficaces (du local au global est le label qu'elle utilise) et en prenant des positions energiques et courageuses sur le conflit a Gaza.
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